LES ROSES SONT ETERNELLES En mémoire de Marie-Joseph-Rose de Tascher de la Pagerie, impératrice des français. Que vous étiez belle, madame. Que vous étiez belle. Je me souviens pourtant de ce soir là comme du plus triste coucher de mes longues années. Le jour venait de tomber, et alors que terrible nouvelle venait assombrir vos esprits, plongeant pour des jours infinis votre existence dans la mélancolie, vous vous dressiez devant nous, fière et droite. Personne n’eu pût vous en demander davantage. Nous étions là, nous, vos fidèles, prêts à vous accompagner à Malmaison, il n’aurait suffit que d’un mot. Que d’un mot, Madame … Nous avions pour nous la mine sombre, pour la France le cœur accablé. A tous pourtant, vous avez souri, remplissant de baume, remplissant de joie, les cœurs parmi les plus austères et froids. Aucun de nous ne l’a oublié, aucun de nous ne vous a oubliée. Vous êtes morte depuis quinze funestes années et mon sabre, comme la France, a depuis été brisé, mais ne vous inquiétez pas Madame, ne vous inquiétez pas. Rappelez-vous comme l’orgueil de notre nation a fait trembler le monde, et comme le nom seul de notre Empereur faisait vaciller les puissants. Non madame, ne vous inquiétez pas, il faudra peu de temps à la France pour se relever, et à nouveau rayonner. Oh bien sur, je ne serai pas là pour le voir, c’est que je commence moi aussi à ressentir les affres du temps. Mais j’ai eu un enfant, un bon fils Madame. Et sa vie comme la mienne appartient à la France. Lorsque le moment se présentera, comme beaucoup d’autres, il suivra le fils de l’Homme. S’il le faut, jusqu’à la mort. Veuillez me pardonner Madame, je sais que vous ne gouttiez que peu les choses de la guerre, je voulais seulement vous assurer que nous servirons le fils comme nous avons servi le père, pour la gloire et l’honneur de la France. J’ai revu nombre d’anciens camarades aujourd’hui. Le serment n’a pas été rompu, ils sont tous revenus, les survivants du régiment, ces fiers cavaliers de la Garde, vos Dragons. Apprenez que le peuple non plus ne vous a pas oublié, il vous porte en son cœur comme seule put l’être sa digne impératrice. Si un jour votre étoile venait à tomber, sachez que nous serons là, nous, les Dragons, accompagnés de nos fils, tous enfants de l’Empire, et ensemble nous la relèverons, la laissant resplendir pour les temps futurs. Nous veillerons sur votre mémoire, pour qu’à jamais brillent les roses éternelles. Malmaison, 29 mai 1829 Réalisé par Caveant Consules.
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